Une histoire pour le moins étonnante, mêlant le tableau le plus célèbre du monde et un grand poète. Kube vous raconte comment la littérature a croisé le chemin de la Joconde !
Guillaume Apollinaire a-t-il volé la Joconde ?
Le portrait de Mona Lisa, peint au début du XVIe siècle, est connu pour l’insaisissable perfection du coup de pinceau de Léonard de Vinci. Il est aussi célèbre pour le mythe qui l’entoure ! Acquis par François Ier, le tableau est depuis conservé en France et est aujourd'hui exposé au musée du Louvre. La Joconde est l’objet d’art le plus visité du monde, revendiquant 20 000 visiteurs journaliers !
Le vol de la Joconde en 1911 fait partie intégrante de ce mythe. Le 22 août, un habitué du Louvre découvre interloqué qu’un grand vide a remplacé la Joconde. On fouille le musée, questionne les employés, vérifie les archives, les ateliers, mais rien : le tableau a bien été volé, la veille. On ne retrouve que le cadre et la vitre de protection. Soixante policiers sont mobilisés mais l’enquête piétine, les empreintes digitales relevées sur la vitre abandonnée comparées à celles relevées auprès de tous les employés du musée ne donnent rien.
Face au peu d’indices dont ils disposent, les enquêteurs se tournent vers des pistes un peu farfelues. C’est là que l’on retrouve Guillaume Apollinaire.
Actif depuis 1898, le poète russe utilise déjà son pseudonyme, mais n’est alors connu que dans les cercles littéraires, en tant qu’éditeur et journaliste. Il n’a d’ailleurs pas encore reçu la nationalité française, qu’il lui est accordée en 1916. Les soupçons concernant le vol de la Joconde se tournent vers lui car il avait employé, quelques années auparavant, Géry Pieret comme secrétaire. Or, ce Belge était déjà connu des forces de l’ordre, car il avait dérobé des statuettes et des masques phéniciens au Louvre. Apollinaire sera emprisonnée quelques jours, expérience qui le marquera profondément.
Finalement, le tableau est retrouvé deux ans plus tard. Le larcin avait été commis par un vitrier italien, Vincenzo Peruggia, qui finit par essayer de vendre la Joconde à un antiquaire florentin en 1913.
Mona Lisa, un objet de littérature
Ce n’est pas la première fois, ni la dernière, que le chef d'œuvre de la peinture a croisé la route de la littérature. En effet, le tableau et le mythe qui l’entoure ont été mobilisés par beaucoup d’autres artistes, qu’ils soient peintres, cinéastes, chanteurs ou bien écrivains. Ces derniers ont pu l’utiliser comme objet d’une histoire, comme Jules Verne et sa comédie en un acte Monna Lisa (L’Herne), dans laquelle il imagine une intrigue amoureuse entre Léonard de Vinci et son modèle. On peut aussi citer l’auteur italien Gabriele d’Annunzio qui a créé en 1898 une tragédie intitulée La Joconde. Il a d’ailleurs revendiqué, comme beaucoup de mythomanes, le vol du tableau.
Des poètes romantiques comme Théophile Gautier, et des écrivains comme Jules Michelet ou le marquis de Sade ont fait de la Joconde l’archétype de la femme fatale, mettant en avant son mystérieux sourire.
Enfin, encore aujourd’hui, de nombreux écrivains mobilisent et détournent la figure de la Joconde pour en faire un personnage littéraire à part entière. Certains les appellent les “jocodonclastes” ! On peut par exemple citer Hervé le Tellier et son insolite Joconde jusqu’à 100 et plus si affinités (Le Castor Astral), dans lequel il s’amuse à décliner des points de vue divers et loufoques sur la célèbre Mona Lisa.
Envie de vous aussi croiser peinture et littérature ? N’hésitez pas à formuler cette envie de lecture pour votre prochaine box littéraire Kube !
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