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Fun fact littéraire : que gagnent les lauréats des prix littéraires ?

Qu’un prix littéraire soit décerné par les lycéens, le public, la presse ou les pairs, il constitue toujours un honneur et une consécration pour l’écrivain qui le reçoit. Mais cette reconnaissance symbolique s’accompagne-t-elle toujours d’avantages matériels ? Kube vous en dit plus sur les prix littéraires !


La jungle des prix littéraires


En France, il existerait près de 2000 prix littéraires, décernés par des institutions publiques ou privées, des comités d’entreprise, des associations, des médiathèques, des fondations… Certains n’ont plus besoin d’être présentés, d’autres sont inconnus du grand public : prix Louis Guilloux, Grand Prix de l’Imaginaire, prix du premier roman des lecteurs des bibliothèques de la Ville de Paris… Chaque prix répond à une volonté particulière : certains récompensent de nouveaux écrivains quand d’autres s’intéressent à des auteurs confirmés, d’autres encore se concentrent sur un genre particulier. La France est le premier pays au monde en termes de quantité de prix attribués chaque année. Roger Peyrefitte disait même que chaque écrivain pouvait espérer en obtenir un au cours de sa carrière !


Parmi eux, on distingue les cinq “grands” : le prix Goncourt, le prix Femina, le prix Médicis, le prix Renaudot et le prix Interallié. En 2021, ils ont respectivement récompensé La Plus Secrète Mémoire des Hommes (Mohamed Mbougar Sarr), S’adapter (Clara Dupont-Monod), Le Voyage dans l’Est (Christine Angot), Premier Sang (Amélie Nothomb) et Ne t’arrête pas de courir (Mathieu Palain).




On parle des “cinq grands” car, selon une étude menée par GfK entre 2017 et 2019, ce sont les principaux prix qui dopent significativement les ventes. En effet, on rapporte en moyenne environ 300 000 ventes pour le Goncourt, 190 000 pour le Renaudot, 120 000 pour le Femina… La grande part de ces ventes se fait après la remise du Prix. D’après une étude KPMG de 2010, les droits d’auteur relatifs à l’accélération des ventes d’un ouvrage ayant reçu le prix Goncourt s’élèveraient à environ 600 000 euros. De quoi compenser le manque de récompense financière à proprement parler…


Une distinction surtout symbolique


Le prestige de ces grands prix littéraires tient surtout à leur ancrage historique, et au mythe qui les entoure. Le prix le plus doté de France serait le Grand Prix de littérature Paul-Morand, dont la dotation s'élèverait à environ 45 000 euros. Le Goncourt remet à son lauréat un chèque de 10€ seulement ! À titre de comparaison, le prix Médicis représente 1000€, et le Grand Prix de l’Académie française 10 000€.


Partout dans le monde, les dotations des prix littéraires sont très inégales. On peut citer par exemple le Prix André Biély, créé en 1978, qui est le plus ancien prix littéraire indépendant de Russie contemporaine. Lors de sa création, le lauréat recevait une pomme, une rouble et une bouteille de vodka !


La vraie richesse d’un prix littéraire réside finalement dans l’honneur durable dont il couvre l’écrivain récipiendaire. Les Prix ne seraient pas de tels événements s’ils n’étaient pas assortis d’un décorum, d’une histoire. Le Goncourt par exemple, créé en 1902 selon la dernière volonté d’Edmond Goncourt, ne peut s’imaginer sans le secret entourant les délibérations des dix membres de l’Académie Goncourt, et sans le dîner au restaurant Drouant, après l’annonce des ouvrages récompensés. Le prix a aussi été le cadre d’histoires surprenantes et de polémiques, comme celle de la découverte de la véritable identité d’Émile Ajar, pseudonyme de Romain Gary, dont nous vous parlions dans cet article.

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