Envie de s'intéresser à la littérature arabe et orientale ? Kube vous présente cinq auteurs incontournables de cette région, pour découvrir la richesse de la littérature d’Afrique du Nord et de la péninsule arabique, et aller plus loin que les Mille et Une Nuits !
1 - Naguib Mahfouz
Naguib Mahfouz est un monument de la littérature égyptienne et arabe, souvent appelé le Zola du Nil. Un incontournable pour qui prétend s’intéresser aux écrivains arabes contemporains ! Mahfouz a été lauréat du prix Nobel de littérature en 1988, et était à la fin de sa vie l’intellectuel le plus connu de son pays. Et pour cause, Naguib Mahfouz a joué un rôle fondamental dans le développement du roman moderne en Égypte. Le roman arabe commence au début du XXe siècle, et Mahfouz commence son activité d’écriture dans les années 1930.
Ses romans s’intéressent à la société égyptienne contemporaine, et sont à l’écoute du peuple égpyptien, attentifs à son Histoire et à sa vie quotidienne. Passage des miracles (Actes Sud), publié en 1947, est un très bon aperçu de l'œuvre de Mahfouz. Il y décrit les bouleversements sociaux alors en cours, de façon assez réaliste. Cet aspect d’étude sociologique incarnée par divers personnages peuvent permettre de la comparer à Balzac ou Proust en littérature française, et à Dickens pour la littérature anglophone.
2 - Alexandre Najjar
À présent, direction le Liban, pour découvrir un autre écrivain largement reconnu ! Alexandre Najjar est un auteur franco-libanais, Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, et lauréat du Grand Prix de la Francophonie, remis par l’Académie française.
Ici encore, ses romans sont profondément imprégnés du contexte dans lequel Najjar les a rédigés. Il a par exemple évoqué la guerre du Liban dans La honte du survivant et dans ses poèmes À quoi rêvent les statues ?, ou encore dans ses nouvelles Comme un aigle en dérive. Alexandre Najjar s’est aussi essayé au théâtre, en créant la pièce Le Crapaud, qui aborde les thèmes de la censure et des dérapages de la justice. Nous vous recommandons personnellement Le Roman de Beyrouth, publié en 2005, une fresque familiale passionnante sur trois générations.
3 - Amin Maalouf
Il est temps de s’intéresser à l’autre grand nom de la littérature libanaise et arabe. L’auteur franco-libanais Amin Maalouf a en effet reçu le prestigieux Prix Goncourt en 1993, pour Le Rocher de Tanios. Il fait également partie de l’Académie française depuis 2011.
Maalouf a passé une grande partie de sa vie en France, mais c’est pourtant ses origines libanaises qui lui servent souvent d’inspiration pour ses romans. Ainsi, dans Le Rocher de Tanios, on suit Tanios, un enfant libanais du début du XIXe siècle. Ce roman est décrit comme un voyage romanesque, alliant Histoire et légende, et a comme toile de fond les montagnes libanaises qu’a connues Amin Maalouf. Le narrateur tente d’en savoir plus sur la légende qui interdit à quiconque de s’asseoir sur le rocher de Tanios, sous peine de disparaître.
4 - Sadeq Hedayat
Prochain arrêt : l’Iran, à la découverte de la littérature perse ! Sadeq Hedayat est considéré comme l’un des plus grands écrivains de l’Iran moderne. Il est en fait l’un des premiers Iraniens à s’essayer au roman, quand la poésie occupait la majeure partie du paysage littéraire.
Son œuvre est singulière, car teintée d’un regard et d’un état d’esprit plutôt sombres. Hedayat est l’auteur d’écrits insolites, hantés par ses démons et son désespoir. Il évoque aussi bien un monde condamné à l’absurde, que les âmes humaines tourmentées. Sa vie fut marquée par l’alcool, l’opium et la solitude. Son regard était assez libre et iconoclaste, influencé par des auteurs occidentaux comme Kafka, dont il traduit en persan La Métamorphose. Les dix nouvelles du recueil Trois gouttes de sang sont un très bon moyens de découvrir le personnage.
5 - Sahar Khalifa
Pour finir, une écrivaine. Sahar Khalifa est une autrice palestinienne, une des plus importantes. Elle a écrit plusieurs romans et des essais sur la condition de la femme. Elle est très engagée à ce sujet, étant rentrée en Palestine en 1988 pour fonder le Centre d’études féminines, après avoir étudié aux États-Unis.
Les textes de Sahar Khalifa ont été traduits en plusieurs langues, et elle a reçu en 2006 le Prix Naguib-Mahfouz (vous savez maintenant de qui il s’agit !). Pour la découvrir, Kube vous conseille L’impasse de Bab Essaha, publié en 2001. L’action se déroule en Cisjordanie occupée, où les jeunes Palestiniens combattent dans la rue. Un couvre-feu est mis en place. Une nuit, il contraint la jeune Samar à se réfugier chez Nouzha, qui a déjà recueilli Houssam, un résistant blessé. Deux femmes les rejoignent au cours de la nuit. Les quatres femmes vont, au fil des heures, s’ouvrir et se confier sur leurs craintes, leurs inspirations. Une écriture rapide qui nous laisse imaginer les conditions de vie des femmes en Palestine.
BONUS : Zeina Abirached, autrice de roman graphique
Enfin, la BD n’est pas négligée par les auteurs arabes ! La dessinatrice franco-libanaise Zeina Abirached a publié plusieurs romans graphiques en noir et blanc, inspirés de son histoire familiale.
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