L’automne approchant, vous êtes à la recherche de conseils pour la lecture de romans trépidants et saisissants ? L’un de nos libraires partenaires Kube, Antonin Camu, a sélectionné de quoi satisfaire les lecteurs assidus d’aventures romanesques. On lui laisse la parole, pour vous aider à trouver votre nouveau roman fétiche !
Nous vous le disions il y a peu : la rentrée littéraire, c’est plus de 500 livres sortis au même moment, et prenant directement la place d’autres ouvrages que vos libraires ont dû aussitôt déposer dans leurs cartons de retour.
Parmi les départs, des romans parfois pas si vieux que ça, mais victimes de la dure loi du monde littéraire à laquelle auteurs, éditeurs et libraires doivent se plier. En tant que libraire, nous retournons des livres parfois à contrecœur. En effet, si nous aimerions tout garder, laisser sa chance à tous, les petits comme les grands, la place nous fait souvent défaut.
Malgré tout, nous prenons plaisir, chaque année, à déballer le gros arrivage. Parmi les nombreuses nouveautés amenées en librairie par le doux vent d’août, il y a les titres préalablement choisis et ceux reçus d’office.
S’affrontent dès lors sur les étals des écrivains de renom et des primo-romanciers, des hommes et des femmes, des auteurs jeunes et des plus âgés. Certains sont très attendus et d’autres totalement inconnus. Pourtant, chacun a sa chance, comme en attestent les différents prix littéraires (Goncourt, Renaudot, Fémina, Fnac, France Inter…).
Avant que les jurys officiels ne délibèrent et proclament les grands vainqueurs de la promotion 2021, chez Kube, nous avons décidé de vous dresser une liste non-exhaustive des romans à ne (surtout) pas manquer, qu’ils soient en lice pour un prix ou non !
Les romanciers séniors
Cette catégorie regroupe les romanciers que nous retrouvons très régulièrement dans la plupart des librairies et qui ont plutôt largement fait leurs preuves. Il s’agit, en quelque sorte, des têtes d’affiche, ceux que vous ne pouvez pas ne pas avoir déjà vus.
La volonté de Marc Dugain (Gallimard)
Le romancier signe cette année un livre très intime et personnel, dans lequel il est question de filiation, et plus précisément du rapport à son propre père, homme intransigeant face auquel Marc Dugain s’est construit au prix de nombreux efforts. Un très beau roman autobiographique empreint de sincérité, d’honnêteté et de réalisme.
Enfant de salaud de Sorj Chalandon (Grasset)
L’auteur signe lui aussi un roman autobiographique interrogeant sa relation avec son père, un homme passé maître dans l’art du mensonge et dont le fils a découvert la collaboration avec l’ennemi allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Un roman bouleversant qui enjambe l’intime et l’universel avec une rare honnêteté.
En lice pour le Prix Goncourt.
Au printemps des monstres de Philippe Jaenada (Malet Barrault)
L’auteur au style inimitable, mélange de journalisme et de notes personnelles, d’humour et de tragique, rouvre un cold case : celui du meurtre du petit Luc Taron. Il plonge, pour cela, dans les eaux troubles de la France des sixties. Un roman vertigineux de noirceur et raconté de façon très efficace.
En lice pour le Prix Goncourt et le Prix Goncourt des Lycéens.
Rien ne t’appartient de Natacha Appanah (Gallimard)
Cette année, la journaliste et romancière mauricienne révélée par Tropique de la violence nous revient, et n’a pas oublié d’apporter avec elle son talent unique pour évoquer sans en faire trop ce qui est douloureux : ici l’enfance saccagée de Tara, l’héroïne. Un récit violent, intime, sobre et poétique.
En lice pour le Prix Fémina et le Prix Fémina des Lycéens.
Les romanciers “minimes”
Cette catégorie recense des auteurs encore relativement récents dans le milieu littéraire. S’ils ont écrit moins de dix romans, leur talent n’est pourtant plus à démontrer.
Si ces noms ne vous disent rien, il est temps d’y remédier car il y a fort à parier que ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils intègrent le club des séniors… D’où ces conseils de lecture de romans, à suivre dès que possible !
La porte du voyage sans retour de David Diop (Seuil)
L’auteur de Frères d’armes, Prix Goncourt des Lycéens en 2018, signe cette année un roman moins brutal, quasi philosophique, inspiré de la vie du botaniste Michel Adanson. Un roman magnifique et éblouissant sur la passion amoureuse et l’héritage familial. Une odyssée brillante et mélancolique aux confins de la vie et de la mort.
Seule en sa demeure de Cécile Coulon (L’Iconoclaste)
À l’aise en poésie comme en fiction, la jeune auteure de trente-et-un ans nous épate encore une fois avec ce récit à la Daphné du Maurier, dans lequel elle s’amuse des codes du huis clos, de l’enquête policière et du roman gothique. Avec ses différentes références assumées à des titres comme Dracula ou Orgueil et Préjugés, elle signe un roman aux airs de conte, onirique, angoissant et addictif.
Le fils de l’homme de Jean-Baptiste Del Amo (Gallimard)
Déjà récompensé par le Prix du roman Fnac, Le fils de l’homme est un huis clos montagnard tendu dans lequel l’auteur explore la masculinité toxique, la transmission de la violence et le survivalisme. C’est violent, âpre et tragique mais d’une extrême précision.
En lice pour le Prix littéraire Fémina et le Prix Fémina des Lycéens.
La félicité du loup de Paolo Cognetti (Stock)
Le premier roman étranger de cette sélection est italien, et il est signé par la main de l’auteur des Huit montagnes. Et, une fois encore, Paolo Cognetti nous livre un chant d’amour pour celles-ci et leurs habitants. Cette année, direction le Val d’Aoste pour un récit d’une profondeur bouleversante.
Les romanciers “poussins”
Que serait une rentrée sans primo-romanciers ? C’est en effet la chair fraîche qui rend chaque rentrée croustillante. Chacun espère découvrir la perle rare : le jeune talent, le diamant brut qui deviendra un auteur de renom et l’aider à percer.
Blizzard de Marie Vingtras (L’Olivier)
Construit comme un roman choral, et ayant pour point de départ la disparition d’un enfant au cœur du blizzard, quelque part en Alaska, ce récit se dévore par sa simplicité et sa fluidité. L’auteure signe ici un premier roman noir à la frontière du nature writing et du thriller.
Une soupe à la grenade de Marsha Mehran (Picquier)
Ce titre est, à l’heure actuelle, le premier roman traduit de cette auteure iranienne tragiquement décédée en 2014, ce qui explique sa présence dans cette catégorie.
Ce récit est un savant mélange de douceur et de noirceur, dans l’ambiance chaleureuse des cottages irlandais qui voient ressurgir le passé de trois sœurs iraniennes, au gré des effluves de leur cuisine persane. Un très beau voyage et un roman simplement délicieux.
Les chiens de faïence de Thomas Louis (La Martinière)
Connu en tant que journaliste et créateur de La Quille, podcast culturel invitant chaque semaine une personnalité du monde de la culture, Thomas Louis dévoile cette année ses talents d’écrivain dans un récit hors du temps et totalement inédit, non exempt d’humour noir. N’attendez plus pour rencontrer cette famille dont la vie est régie par les suicides et dont le dernier descendant est bien décidé à échapper à cette funèbre habitude.
Grande couronne de Salomé Kiner (Bourgois)
Les éditions Bourgois feront à coup sûr parler d’elles dans les années à venir, car il y a une tendance à voir les petites maisons prendre discrètement de l’ampleur jusqu’à ce que l’attribution d’un prix prestigieux fasse exploser leur notoriété. En attendant ce jour, elle met en lumière de talentueux auteurs comme Salomé Kiner, qui signe ici un roman initiatique énergique et teinté d’humour, portrait d’une jeunesse sacrifiée sur l’autel de l’apparence.
Les romans hors-catégorie
Se côtoient ici les auteurs qui n’appartiennent à aucun des groupes présentés ci-dessus. Soit parce qu’ils ont déjà écrit un ou deux romans, soit parce qu’ils écrivent depuis longtemps mais n’ont toujours pas rencontré le vrai succès.
Ils méritaient tout de même une partie dans ces conseils de lecture de romans… donc nous avons créé une catégorie spécifiquement pour eux !
Soleil amer de Lilia Hassaine (Gallimard)
La jeune auteure de trente ans, révélée par ses chroniques dans l’émission de télévision Quotidien, publie cette année son second roman, mettant à l’honneur l’Algérie des années 60 à 80. Une belle histoire portée par des hommes et des femmes à qui la vie n’a pas fait de cadeau, mais qui ont à cœur de transmettre à leurs enfants le sens de l’honneur et du courage. Un récit d’une grande intensité.
En lice pour le Prix Goncourt et le Prix Goncourt des Lycéens.
Le voyant d’Etampes de Quentin Abel (L’observatoire)
Après s’être fait remarquer, il y a deux ans, avec son premier roman Sœur, Quentin Abel creuse encore le même sillon : ausculter les cancers de notre époque. Sans jamais prendre parti, il met en scène les idées les plus variées et nous offre un récit aussi dense que habilement romanesque.
En lice pour le Prix Goncourt, le Prix Goncourt des Lycéens, le Prix Renaudot, le Prix Fémina et le Prix Fémina des Lycéens.
Un tesson d’éternité de Valérie Tong Cuong (JC Lattès)
Et si Un tesson d’éternité était le roman de la consécration pour Valérie Tong Cuong ? Avec cette plume empreinte de sensibilité, d’intelligence et de finesse qui la caractérise, elle nous plonge dans un tourbillon de violence et de non-dits. Magnifique portrait d’une mère prête à tout pour sauver son fils.
Milwaukee Blues de Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
Retraçant le destin tragique d’un gamin des ghettos noirs de Milwaukee, que son talent pour le football américain promettait à un riche avenir, ce bouleversant roman choral nous saisit par son réalisme. L’auteur y brosse le portrait d’un pays gangrené par la haine raciale, qui résonne comme un écho de l’actualité. Un sujet grave, donc, mais malheureusement pas éloigné de la réalité.
En lice pour le Prix Goncourt et le Prix Goncourt des Lycéens.
La grande surprise
Totalement inconnu du grand public, il est probablement LA révélation de cette rentrée et mettra à l’honneur une autre petite maison d’édition que nous affectionnons. D’une pierre deux coups, ce roman met donc en avant un auteur et toute l’équipe éditoriale qui a œuvré à sa parution.
La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr (Philippe Rey)
À trente-et-un ans, l’auteur né à Dakar, au Sénégal, signe une quête éblouissante, galerie de superbes personnages d’écrivains africains, d’hier et d’aujourd’hui. À partir d’un sujet en apparence assez classique, il parvient à construire un véritable récit d’aventure. Une histoire magnifique et très poétique qui nécessite une véritable attention de la part du lecteur.
En lice pour le Prix Goncourt, le Prix Goncourt des Lycéens, le Prix Renaudot, le Prix Fémina et le Prix Fémina des Lycéens.
Une fois encore, cette liste n’est pas exhaustive car d’autres parutions de la rentrée littéraire méritent bien entendu que vous preniez le temps de les découvrir…
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